Chère lectrice, cher lecteur,
La médecine alternative est régulièrement attaquée dans les médias – mais je ne m’inquiète pas pour elle. Elle subit des attaques depuis 800 ans et elle est toujours là !
Toutefois, il est toujours étrange de parler de médecine alternative (par opposition à la médecine conventionnelle). Car ce qu’on appelle la médecine alternative était là bien avant.
Et elle risque d’être encore là bien après !
Voici pourquoi :
La médecine conventionnelle est une bulle (dans un océan « alternatif »)
En effet, ce que l’on appelle la médecine alternative inclut la médecine alternative naturelle mais pas seulement.
Elle inclut aussi toutes les médecines exclues de l’université parce qu’elles ne suivaient pas les critères établis par les laboratoires pharmaceutiques, eux-mêmes soumis aux lois implacables de la finance.
Pourtant, c’est un fait : la médecine alternative (et médecine naturelle comprise) est tout aussi universitaire que la médecine conventionnelle.
D’ailleurs, le prestige de la médecine « ordinaire » est surtout dû au monopole d’État qu’elle a sur la chirurgie et aux antibiotiques.
Cela lui suffit pour écarter tout ce qui ne convient pas au monopole du savoir dont l’ordre des médecins prétend être le garant – et qui convient très bien pour ne jamais contester les protocoles les plus rentables.
Mais cela n’a
pas empêché la médecine alternative de s’adapter et de devenir
plus scientifique que jamais, prenant pied sur le terrain de la
médecine conventionnelle occidentale.
La médecine conventionnelle va devoir s’adapter
Chaque année, ce sont des milliers d’études sont publiées dont votre généraliste ou votre spécialiste n’entendra jamais parler.
Parce qu’elles parlent des pouvoirs médicaux des plantes. Ou encore, parce qu’elles n’entrent pas tout simplement dans les formations de vos médecins.
En effet, nos chers médecins exercent une profession qui est en bouleversement constant… et qui est aussi de moins en moins rémunérée.
On est loin, sauf pour quelques spécialistes réputés, du clinicien qui prend ses après-midis pour aller jouer au golf ou au tennis.
De fait, par manque de temps, il est rare que les médecins se tiennent, par eux-mêmes, systématiquement au courant des nouvelles pratiques et des nouveaux savoirs.
D’autant que Big Pharma prétend faire ce travail, grâce aux visiteurs médicaux qui viennent rendre chaleureusement visite aux médecins concernés… quand ils ne leur proposent pas des séminaires au soleil, voire dans les « îles ».
Dès lors, il est beaucoup plus simple pour les médecins de prendre les plaquettes publicitaires des visiteurs pour argent comptant, et de mettre en concurrence les soins nouveaux.
Mais bien souvent, cela ne marche pas. La médecine conventionnelle fait de plus en plus souvent face à des problèmes insolubles.
Et les réponses des laboratoires pharmaceutiques sont souvent loin d’être suffisantes.
D’où
« l’errance médicale » des patients, qui pourrait être
un autre nom de l’enfer…
La médecine alternative tient sa revanche
Après la Seconde Guerre mondiale et l’interdiction du métier d’herboriste par le régime de Vichy de sinistre mémoire, on aurait cru la médecine naturelle morte.
Il n’y avait pas de médecine alternative. Il n’y avait plus que des magnétiseurs ou des coupeurs de feu, que l’on nommait « rebouteux ». C’était « des remèdes de bonne femme »…
La médecine médicamenteuse avait triomphé dans les universités. Et désormais, c’est tout l’inverse.
Aujourd’hui, les bons médecins savent que la médecine qui ne s’occupe que du physique et pas du rapport entre physique et psychologique, ça n’est bon que pour les chirurgiens.
Aujourd’hui, les huiles essentielles fonctionnent encore avec toute leur puissance alors que l’antibiorésistance a rendu tant d’antibiotiques inopérants sur des cas jadis bénins.
Surtout, il est apparu évident que la médecine qui traite le corps comme un bout de viande avait atteint une limite.
Plus le temps passe, et moins les nouveaux traitements sont nombreux. C’est le principe de la loi d’Eroom : tous les 10 ans, deux fois moins de nouveaux médicaments.
Quand la médecine conventionnelle fait peur
Et puis, un terrible soupçon a fini par peser sur la médecine conventionnelle… et un soupçon parfaitement justifié. Car les laboratoires pharmaceutiques sont devenus une médecine boursière.
Cela signifie qu’il est beaucoup plus facile de lever des fonds pour des traitements de maladies incurables à long terme, qui représentent une rente, plutôt que pour un médicament qui soigne vraiment.
Sans compter les appendices génitaux tranchés, seins, testicules et prostates, sur un soupçon de cancer… avec les vies brisées qui vont avec.
Globalement, le dépistage des cancers, avec les risques qu’il comporte de mauvais diagnostic, et de décisions drastiques pour des tumeurs qui se résorbent quelques fois d’elles-mêmes, pose des questions à plus d’un médecin.
Car les risques du dépistage sont positifs statistiquement, sur la population entière. Mais sur des individus particuliers, cela implique parfois des vies brisées1.
La nature humaine est guérisseuse
En fait, le temps où la médecine conventionnelle – surtout la médecine occidentale moderne – a pu éclipser toutes les autres formes de médecine, aura été une parenthèse.
L’espèce humaine a la médecine ancrée en elle, parce que la médecine même lui est antérieure. C’est ce que nous prouvent aujourd’hui les singes, ces mêmes singes qui se soignent sans prêter le serment d’Hippocrate.
Par exemple, il est désormais avéré que les chimpanzés avalent des feuilles pour débarrasser mécaniquement leur intestin des parasites, comme nous l’a démontré une récente étude2.
Les chimpanzés comptent également sur la moelle ingérée d'un parent africain de la marguerite, la vernonia amygdalina, pour se débarrasser des vers intestinaux.
les chercheurs ont aussi observé un individu souffrant de diarrhée s'aventurer brièvement hors du territoire d'origine du groupe pour manger une petite quantité de bois mort d'alstonia boonei.
Alors que cet arbre n’a absolument aucune vertu nutritive.
Ce ne sont pas
les seuls animaux à faire ça : Les dauphins se frottent contre
des coraux et des éponges antibactériens pour traiter les
infections cutanées.
Littéralement depuis la nuit des temps
Plus récemment, un orang-outan de Sumatra a été observé en train de mâcher les feuilles de fibraurea tinctoria, une plante antibactériennes et anti-inflammatoires, pour résister à l’infection d’une plaie !
Ils utilisent également d’autres plantes pour surmonter les infections, notamment celles qui sont consécutives à leurs rixes sexuelles3.
Si les autres primates ont appris l’automédication, cela veut dire que cela est génétiquement ancré dans notre espèce, et que nous utilisons la médecine efficace des plantes réellement depuis la nuit des temps.
Face à cette médecine immémoriale un gros siècle de médecine exclusivement médicamenteuse ne représente pas grand-chose.
Mieux encore, cela veut peut-être dire qu’une médecine qui s’éloigne de notre capacité ancrée dans notre nature à nous soigner, ne marche pas plus, dans la réalité, que l’idéal de changer la nature humaine.
Avec les mêmes conséquences désastreuses lorsque cet idéal est poursuivi avec un acharnement proche du fanatisme…
L’être humain est ainsi un médecin en puissance. Cela fait longtemps que je n’ai pas lu une si bonne nouvelle.
Portez-vous
bien.
1Grimm LJ, Avery CS, Hendrick E, Baker JA. Benefits and Risks of Mammography Screening in Women Ages 40 to 49 Years. J Prim Care Community Health. 2022 Jan-Dec;13
2Freymann E, Carvalho S, Garbe LA, Dwi Ghazhelia D, Hobaiter C, et al. (2024) Pharmacological and behavioral investigation of putative self-medicative plants in Budongo chimpanzee diets. PLOS ONE 19(6):
3
Morrogh-Bernard, HC, Foitová, I., Yeen, Z. et al. Automédication
par les orangs-outans ( Pongo pygmaeus ) utilisant les propriétés
bioactives de Dracaena cantleyi .
Notre médecine a des millions d’années