« Les émotions sont des réactions très intenses face à des situations d'alarme, d'urgence ou liées à de très fortes motivations », comme le définit "Les 500 mots de la psychologie". Les émotions peuvent s'exprimer selon les prismes neurobiologique et cognitif.
En effet, les émotions vont créer des réponses physiques et physiologiques spécifiques. Explication scientifique et psychologique du rôle des émotions.
Qu'est-ce-que les émotions d'un point de vu cognitif et neurobiologique ?
La peur, par exemple, va provoquer une sécrétion d'adrénaline par les cortico-surrénales en réponse au stress subi. Ainsi, l'organisme en son entier se prépare à une réaction de fuite ou de combat : arrêt de la digestion, mobilisation des réserves de sucres, accélération du rythme cardiaque pour alimenter les cellules en oxygène, accélération de la respiration, la vue qui s'affine, etc...
La joie, quant à elle, déclenche la sécrétion de neurotransmetteurs tels que la sérotonine, la dopamine, endorphine etc... tous responsables du sentiment de détente, de bien-être voire d'euphorie. Le cœur ralentit, la digestion se régule, le métabolisme se stabilise....
D'un point de vu neurobiologique et cognitif, les émotions et les comportements sont interdépendants, l'un et l'autre s'influencent mutuellement avec effet boule de neige. On pourrait dire que les émotions viennent donner de la couleur à une pensée qui est à l'origine neutre.
Elles indiquent votre météo intérieure. A partir de là, elles induisent vos actions qui seront en résonance avec celles-ci. Le souci se pose lorsque les émotions ne sont pas écoutées.
« Ce qui ne s'exprime pas s'imprime » : la somatisation
Des émotions non exprimées, réprimées, déniées et/ou refoulées finissent tôt ou tard, d'une manière ou d'une autre, à prendre le dessus. On en devient alors comme « esclave ».
Les actions deviennent des réactions irraisonnées, impulsives et/ou inappropriées conduites par des émotions non domptées.
Faire un travail sur l'intelligence émotionnelle permet de mieux comprendre les émotions qui vous traversent. En apprenant à les identifier, à les nommer, à les reconnaître, à comprendre comment elles se manifestent dans le corps, permet de les reconnaître.
Imaginez un instant une personne dans une pièce avec plein de monde qui se met à parler mais que personne n'entend. Elle va se mettre à hausser la voix et ce, de plus en plus fort si personne ne la remarque.
Et puis, quand elle se met à hurler, les autres se retournent et disent « Ohlala, elle nous casse les oreilles à crier. On la met dans la pièce à côté ». Cette personne n'a toujours pas été entendue et pire, mise à l'écart.
C'est exactement ce qui se passe avec les émotions inconfortables lorsqu'elles ne sont pas écoutées, elles sont refoulées. A partir de là, à force de hurler dans le vide, un stress va se créer induisant à plus ou moins long terme des douleurs ou des manifestations physiques, c'est la somatisation. Des émotions refoulées conduisent à la somatisation.
Parfois, le fait de juste reconnaître une émotion lui permet de s'évaporer. Elle a été reconnue, entendue. C'est comme si on lui avait donné le droit d'exister et par extension, on se donne le droit d'exister car, en effet, les émotions sont la vie qui circule en nous.
Et si l'on ne ressent aucune émotion ?
Une personne sans émotion est une personne déconnectée de son humanité, de son essence. Une personne qui ne ressent aucune émotion ne peut comprendre l'autre, ni anticiper ou ajuster son comportement en fonction de ce qui est requis.
Avoir une altération dans le ressenti de ses émotions peut être le symptôme d'une psychopathologie, cela peut également faire partie de la personnalité ou être un mécanisme de défense psychique (dissociation).
Ainsi, l'anhédonie relève d'une incapacité à éprouver du plaisir, l'alexithymie, de la difficulté à trouver les mots pour exprimer ses émotions et l'émoussement affectif qui est l'absence d'expressivité émotionnelle.
Les émotions négatives n'existent pas ?
Les émotions deviennent problématiques dès lors qu'elles empêchent l'individu de vivre son quotidien. Les émotions qualifiées par le grand public de négatives telles que la colère, la frustration, la peur, la culpabilité, l'anxiété, le dégoût etc... sont normales bien que dérangeantes.
« Normales », par rapport à qui, par rapport à quoi ? La référence peut être purement cognitive dans le sens où ces dites émotions font partie du panel d'émotions que l'être humain est amené à ressentir et d'un point de vue contextuel (il est normal d'être en colère quand on ne sent ni reconnu ni respecté par exemple).
En revanche, c'est la société qui qualifie ces émotions de négatives comme si le fait d'être inconfortables les rendait non convenables ni acceptables.
Contrôler ou maîtriser ses émotions ?
Parallèlement, cela invite à se poser la question de la différence entre la maîtrise et le contrôle des émotions. Des émotions maîtrisées servent la personne tandis que des émotions contrôlées la desservent.
La différence est que la maîtrise vient d'une meilleure connaissance de soi, de ses mécanismes de pensée et de défense. La réponse (l'action) est alors adaptée, plus ou moins réfléchie, tout au moins sans débordement. Il y a comme un élan d'ouverture vers le monde.
Le contrôle quant à lui génère de la dissonance, de la frustration, du déni... Le contrôle empêche en effet l'émotion de s'exprimer. La sensation associée pourrait être de la fermeture ou la contraction.
Autant dans la maîtrise, il y a cette notion d'ouverture, d'expansion et de dilatation, autant le contrôle crée une fermeture, une rétractation.
Que peut-on alors conclure ?
Les émotions sont le propre de la vie et nécessaire à la survie de l'espèce (fuir ou combattre en réponse à un stress face à un danger). On ne peut pas établir de relation sans ressentir des émotions.
Elles gouvernent nos actions et nos comportements viennent les renforcer. Avoir conscience des émotions qui vous traversent permet de prendre du recul et de rectifier le tir pour tendre vers des relations harmonieuses et équilibrées avec vous-même et les autres...
A quoi servent les émotions ?