Chère lectrice, cher lecteur,
Noël, c’est l’occasion de passer un bon moment en famille, et sinon, avec des amis que l’on aime !
Le but est de retrouver du baume au cœur, la joie partagée, la chaleur humaine qui donne du sens à la vie.
Cela ne nous fait pas seulement tenir ensemble, mais tenir tout court. Car c’est l’amour que nous nous donnons, les uns aux autres, qui nous renforce.
Hélas, Noël fait bien triste figure depuis quelques années… et on se dit qu’il est vraiment temps que cette belle réjouissance reprenne des couleurs.
Des « fêtes d’hiver » sans âme
Depuis quelques années, nous vivons dans un spectacle assez navrant.
D’un côté, il s’agit de ne pas exhiber les symboles de Noël, notamment tous ceux qui se rapportent au Noël historique. La fête se retrouve ainsi vidée de son contenu.
De l’autre côté, on nous incite tout de même à consommer très fortement, quoiqu’on saisisse mal exactement ce qu’il y a, alors, à fêter.
Il y a deux mois, on a vu une résurgence de la mode d’Halloween pour sanctionner une fête de la Toussaint, originellement solennelle et fière.
Cette fête est désormais devenue une plaisanterie. Et pas du meilleur goût. Il y a 25 ans, lorsqu’elle a été lancée, elle avait un petit charme exotique et passager… c’est bel et bien fini, et depuis longtemps.
Maintenant, Halloween, c’est un décorum hideux, des produits de très mauvaise qualité, une promotion de plus en plus de bas de gamme, et l’incitation à gaver les enfants de sucre jusqu’à la gorge.
La fête des morts est ainsi devenue une fête morbide… Ce même renversement pervers est désormais à l’œuvre avec Noël, vous l’aurez sans doute remarqué.
D’ailleurs à peine les débauches effroyables de Halloween étaient terminées, que les décors irregardables étaient remplacés par ceux de Noël. Enfin non, des « fêtes de fin d’année ».
Qui a tué Noël ?
On ne sait pas par quelle manœuvre, Noël a disparu de Noël.
On pourrait croire que le politiquement correct a dévoré la vie publique, et que l’on n’ose plus, dans une société qui se prétend inclusive, célébrer le lien avec une tradition historique.
Mais dans la réalité, il s’agit seulement d’un mouvement des décideurs économiques et politiques les plus éminents en Europe, de détruire tout ce qui est historique dans nos sociétés.
Avec une finalité bien précise : celle de créer des peuples abrutis, sans aucun repère historique, et donc sans capacité de critiquer la bêtise ambiante à laquelle on les soumet dès le plus jeune âge.
Remarquez, je vous prie, qu’il n’y a pas dix ans, quand on fêtait Noël, on fêtait quelque chose d’ancestral. Il y avait encore le souvenir immémorial du passage d’une année à l’autre, au moment du solstice d’hiver.
D’ailleurs, Noël n’est pas une fête spécifiquement chrétienne : elle a été intégrée à la tradition chrétienne, mais c’est une fête germanique, celle de Yol. Du moins, pour le décorum.
Dans la réalité, cette fête est une constante spirituelle et familiale dans la plupart des pays de l’hémisphère nord.
Les Romains, à cette période de l’année, fêtaient Saturne, qui aurait régné parmi eux durant l’âge d’or. Pour le célébrer, ils échangeaient leurs rôles sociaux durant une journée, et les enfants pouvaient donner des ordres aux parents !
Aujourd’hui, il semble qu’il faudrait donner une journée spéciale où les parents pourraient redonner des ordres aux enfants, tant ceux-ci sont devenus rois.
Le témoignage de Georges
Georges est un patient, et avec les années, nous avons sympathisé. J’apprécie toujours avoir de ses nouvelles. C’est un peintre assez doué de la société telle qu’elle évolue. Il m’a donc raconté, un peu étonné, son Noël dernier.
Il faut savoir, évidemment, que le repas de Noël, le 24 décembre, avait été décalé, car il fallait que son neveu puisse se rendre chez sa belle-famille ce jour-là.
Donc il n’a pas eu un vrai Noël, seulement un « déjeuner de Noël » qui a eu lieu le surlendemain, parce que son neveu, avait prévu un autre deuxième voyage dans sa belle-famille.
Or puisque son neveu est le seul à avoir eu assez de sous (et de patience) pour faire des enfants et pour rester en Belgique, sa sœur a pris l’habitude, sans demander quoi que ce soit à quiconque, de tout organiser selon lui.
Ça énerve Georges, dont les enfants sont partis, sa fille en Espagne, son fils aux États-Unis, car ils ne trouvent pas en Belgique de travail qui corresponde à leurs aptitudes…
Et puisqu’ils ne roulent pas sur l’or, ils rentrent rarement pour les « fêtes de fin d’année ».
C’est plutôt Georges qui va les voir, quand il peut. Car c’est un homme accommodant, il n’aime guère faire des histoires, et en souvenir de ses parents qu’il chérissait, il reste « très famille ».
« Le dernier Noël était une cata »
« L’esprit de Noël » de Georges a pourtant été rudement mis à l’épreuve, car un déjeuner de Noël signifiait qu’il fallait partir tôt et devoir se confronter aux embouteillages. Il y a eu un accident sur la route…
Il arriva donc avec deux heures de retard : le déjeuner de Noël était déjà passé. Sa sœur était furieuse – alors qu’il s’est plié en quatre pour satisfaire à ses exigences.
Qu’à cela ne tienne, il fut enjoint, lui et sa femme, à boulotter en quatrième vitesse le repas à peine tiède qui leur avait été préparé, car il fallait passer « aux cadeaux ».
Il était loin le temps où chacun avait un petit monticule de petit cadeaux mignons, qui ne coûtaient pas fort cher, mais qui étaient autant d’attentions charmantes…
Il n’y avait, au pied du sapin nain, un énorme tas de cadeaux pour la seule des deux filles de son neveu capable de les ouvrir (l’autre est trop petite).
En plus de ça, la sœur invitante de Georges tire en arrière la chaise en lui donnant un coup dans le genou, ce qui lui fait assez mal.
Assez interloqué, il ne peut même pas voir, puisqu’il est de l’autre côté de la table, la petite qui n’est pas assez grande. Mais ce n’est pas tout…
La petite n’en avait plus rien à faire
Devant la montagne de cadeaux, la valeur de chacun d’entre eux en est diminuée, elle feint de s’amuser lorsqu’elle ouvre les deux premiers, mais bientôt, elle s’ennuie.
En fait, elle n’a pas besoin de tout cela : son imagination n’est pas assez vaste pour avoir même désiré ce qu’on compte lui offrir. Elle se désintéresse donc.
Mais le regard des parents pèse sur elle ; celui des grands-parents, tout particulièrement. Elle ne veut pas les décevoir, mais cela se voit : c’est devenu une obligation. Chacun essaie d’acheter l’amour de la petite.
Georges, le genou encore endolori, vexé de l’attitude de sa sœur, et assez désolé d’un spectacle qu’il n’arrive pas à regarder, en plus d’être sans grand intérêt, se met donc à parler avec son autre sœur.
Et là, il se fait enguirlander par la sœur qu’il invite, parce qu’il « fait son asocial ! »
Il cesse donc de parler, puis, à peine cette pénible séance terminée, s’en va poliment. Il ira voir cette année sa fille à Barcelone, tant pis pour la neige…
Voilà, aujourd’hui, à quoi ressemble un Noël « moderne ».
Retrouvons Noël, nous en avons besoin
Que l’on soit croyant ou pas, chrétien ou non, Noël représente quelque chose : c’est le passage à l’année suivante, le moment où l’on se retrouve, et souvent, le moment où l’on passe l’éponge sur les bisbilles de l’année passée.
À chaque âge ses soucis : les vingtenaires ne savent pas ce qu’ils vont faire de leur vie, les trentenaires et les quarantenaires croulent sous la pression de se faire une place dans la société, les cinquantenaires et au-delà peinent à s’occuper de leurs parents et d’eux-mêmes.
L’important est de s’intéresser aux autres, d’essayer de les aimer pour ce qu’ils sont, pour ce qu’ils peuvent nous apporter, et d’avoir les rapports les plus respectueux possible. C’est ça, « l’esprit de Noël ».
La société de consommation a donné un aspect mercantile à cette fête qui en a sabordé l’esprit. Or l’esprit de Noël, c’est avant tout le partage !
D’abord, partageons
Je recommande donc, plus que de faire surenchère de cadeaux, de partager le prix des plats et leur préparation.
Là aussi, le marketing a fait promu comme obligatoires des produits fort chers… qui le sont devenus de plus en plus.
Si bien qu’il est devenu impossible de manger du saumon et du foie gras de bonne qualité sans se ruiner.
Je préfère un bon guacamole (c’est la saison), plein d’oméga3 pour Noël, plutôt qu’un mauvais saumon ou un foie gras qui n’en est pas un. Quant à la dinde, rien n’empêche d’en partager le « fardeau » !
Et enfin, pour les enfants, je recommande vraiment les jeux de société, qui font marcher leur cerveau et qui sont conviviaux, plutôt que ces horribles casques de réalité virtuelle…
S’ils veulent vraiment des jeux électroniques, il y a certes les consoles, mais aussi les consoles anciennes, sans accès à internet, sont devenues très abordables.
Elles ont l’avantage de ne pas exposer les enfants à trop de choses qu’ils ne devraient pas voir. Car les jeux vidéos contemporains n’ont pas le second degré des anciens, et ne donnent pas vraiment le bon exemple.
Bonnes fêtes à vous !
Noël : ressourcez-vous en famille