Le sport est indéniablement bénéfique pour la santé. Avec l'arrivée des beaux jours, l'envie de pratiquer des activités physiques en extérieur se fait de plus en plus ressentir. Toutefois, il ne faut pas oublier de prendre en compte les conditions estivales, notamment la chaleur, l'humidité et la qualité de l'air, qui peuvent impacter les performances sportives et la santé des pratiquants. Cet article explore les précautions à prendre pour tirer le meilleur parti de vos activités sportives estivales, tout en restant en sécurité.
Les Jeux Olympiques de Paris 2024 : un défi sous la chaleur
Impact de la chaleur sur les performances sportives
Paris accueille les Jeux olympiques et paralympiques cet été, une période où les températures peuvent être extrêmement élevées. Les changements climatiques récents ont conduit à des étés plus chauds, avec des températures dépassant souvent les 38 °C en juillet et en août. En 2019, un record de 42,6 °C a été enregistré à Paris, soulignant l'importance de se préparer adéquatement pour ces conditions extrêmes.
La chaleur peut avoir des effets variés sur les performances des athlètes. Franck Brocherie, chercheur en physiologie de l’exercice à l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (Insep), explique que la chaleur peut améliorer les performances dans des épreuves courtes et explosives, comme le sprint ou le saut en longueur, en favorisant la conduction nerveuse et la contractilité musculaire. Cependant, pour les épreuves d’endurance, le stress thermique a un effet généralement négatif, affectant la capacité de l'organisme à réguler sa température centrale.
Stratégies pour combattre la chaleur
Lors d'une activité physique, notre corps produit de la chaleur, et environ 75 % de l'énergie dépensée est convertie en chaleur. Pour dissiper celle-ci, le mécanisme principal est la transpiration. Nicolas Bouscaren, médecin de santé publique et du sport au CHU de La Réunion, précise que la transpiration redistribue le flux sanguin vers la peau, où la sueur s'évapore, aidant ainsi à refroidir le corps.
La chaleur excessive peut entraîner des symptômes allant de la déshydratation et des crampes à des malaises graves comme l'épuisement et le coup de chaleur. L'hyperthermie, ou lorsque le corps ne parvient plus à évacuer la chaleur, peut provoquer une inflammation systémique et une défaillance multiviscérale, incluant des insuffisances rénale et hépatique, ainsi que des atteintes au système nerveux central.
Pour atténuer ces risques, les athlètes professionnels s'acclimatent à la chaleur en s'exposant progressivement aux conditions climatiques qu'ils rencontreront pendant la compétition. Cette acclimatation, réalisée sur une à deux semaines, permet d'augmenter la capacité de sudation et le volume plasmatique du sang, facilitant ainsi le transfert de chaleur des muscles vers la peau.
Techniques de refroidissement
Les athlètes utilisent également des méthodes de refroidissement avant et pendant les compétitions. Avant les épreuves, ils portent des gilets réfrigérants, et pendant les épreuves, ils consomment des boissons fraîches enrichies en sels minéraux ou des glaces pilées. Ces techniques sont moins accessibles aux sportifs amateurs, qui doivent néanmoins rester vigilants et bien informés des risques liés à la chaleur.
La pollution de l'air : une menace invisible et bien réelle pour les sportifs
L'Ozone et ses effets sur les sportifs
En plus de la chaleur, l'été apporte une autre menace : l'ozone (O3). Ce gaz, formé en cas d'ensoleillement intense et de températures élevées, peut causer une inflammation des bronches, réduisant ainsi la capacité pulmonaire et provoquant des symptômes respiratoires. Gilles Forêt, physicochimiste de l’atmosphère, note que l'ozone peut altérer les performances des sportifs, en particulier ceux pratiquant des sports d'endurance.
Études sur la pollution et la santé des sportifs
Pour mieux comprendre les effets de la pollution de l'air sur les sportifs, Gilles Forêt a lancé le projet Pollusport. Cette étude, menée en collaboration avec Franck Brocherie et d'autres chercheurs, examinera l'impact des polluants atmosphériques, tels que l'ozone, les particules fines et le dioxyde d'azote, sur la santé respiratoire et les performances des athlètes.
Les chercheurs prévoient de recruter jusqu’à 400 athlètes de haut niveau pour cette étude, qui débutera à la rentrée prochaine.
Ils analyseront les effets de la pollution de l'air dans divers environnements sportifs, tant en intérieur qu'en extérieur.
Et compareront les résultats avec des marqueurs d'inflammation respiratoire obtenus à partir de prélèvements sanguins et d'air expiré.
Conclusion, pratiquer un sport l'été demande quelques précautions
Pratiquer des activités sportives en été demande une vigilance particulière face aux conditions climatiques et environnementales. La chaleur intense et la pollution de l'air peuvent affecter les performances et la santé des sportifs. Il est essentiel de s'acclimater à la chaleur, de rester bien hydraté et de prendre en compte la qualité de l'air pour profiter des bienfaits du sport tout en minimisant les risques.
Pour des informations plus détaillées, consultez l’article complet dans le magazine de l’Inserm n°61. Profitez de l'été et des activités sportives, mais attention aux coups de chaleur !
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Sources :
- Franck Brocherie : laboratoire Sport, expertise et performance, Insep
- Nicolas Bouscaren : CIC 1410 Inserm/CHU de La Réunion
- Gilles Forêt : laboratoire interuniversitaire des systèmes atmosphériques
- Valérie Bougault : laboratoire Motricité humaine, expertise, sport, santé
- Rachel Nadif : Centre de recherche en épidémiologie et statistiques (Cress, unité 1153 Inserm/INRAE/Université Paris-Cité/Université Sorbonne Paris Nord)
- Magazine de l'Inserm n°61 : https://www.inserm.fr/actualite/jop-de-paris-2024-coup-de-chaud-sur-le-sport/ .
Le sport en été selon l’INSERM