La dépression c’est un moment difficile, et souvent long. C’est comme d’être enfermé dans un labyrinthe dont on ne trouve pas la sortie – ça peut devenir infernal.
Et quand nous en sortons, nous ne savons même pas comment nous avons fait ! Ce qui fait que nous sommes chaque fois démunis devant ce que Spinoza appelait la « maladie de l’esprit ». Pourtant, sortir de la dépression, c’est simple. Même si ce n’est jamais facile.
Les 5 étapes pour sortir d’une dépression
Étape 1 : je déprime, et alors ?
Certaines personnes cherchent à cacher leur dépression. Si on leur demande comment elles vont, elles répondront toujours « ça va », même aux personnes qui sont les plus proches. Grosse erreur : nier l’évidence ne fera qu’empirer une situation qui nous dépasse déjà.
« Pourquoi j’en suis arrivé là ? » Déjà, il y a un passif, et un lourd : vous êtes humain.
La dépression a toujours existé, et elle existera toujours.
D’abord c’est un sentiment, celui que rien ne sert à rien. Après tout, nous allons tous mourir à un moment donné. Sans être 100% sûr de ce qu’il va arriver après. En comparaison, tout le reste paraît dérisoire. « Pourquoi souffrir, pourquoi courir ? »
Ensuite, il y a un contexte. Génétique parfois, ou lié à l’éducation. Bien sûr, vous traversez une mauvaise passe – peu de gens dépriment quand tout va bien dans leur vie.
Mais les faits sont là, indiscutables. Vous n’avez pas envie de vous lever le matin, et une fois levé, vous ne vous supportez plus. Les narcotiques (alcool, drogue, antidépresseurs, anxiolytiques) ne vous donnent qu’un répit de plus en plus court. Alors ?
Déjà : acceptez votre état. Si le fond de toute dépression, c’est l’angoisse de la mort, vous n’allez pourtant pas mourir tout de suite. Sinon, justement, vous seriez en crise d’angoisse et de panique.
Donc, si en ce moment vous ne comprenez pas pourquoi vous souffrez, efforcez-vous de regarder en face la situation. Qu’est-ce qui vous fait le plus souffrir ? Qu’est-ce qui vous bloque le plus, qu’est-ce qui paraît insurmontable dans votre vie ?
C’est ça la source de votre dépression. Tant que votre esprit sera obsédé par ces échecs, il ne pourra pas en sortir. Acceptez que vous pouvez contourner ces défaites et ces deuils (professionnels, sentimentaux) et cherchez un autre chemin.
Si vous n’avez plus envie de sortir le soir, ne faites pas semblant. Donnez-vous quelques jours pour quitter votre routine habituelle. Faites-vous plaisir pendant une semaine, avec d’autres personnes que celles que vous côtoyez tous les jours, ou même seul. Quittez vos repères et sortez-vous de vos disciplines quotidiennes. C’est votre santé mentale qui est en jeu.
Étape 2 : la force de la dépression
La dépression, ça veut dire que vous êtes lucide, trop lucide. Si vous déprimez, c’est qu’il y a quelque chose de profond en vous. Un sentiment, une réflexion.
Tous les artistes et les penseurs sont dépressifs, ce qui veut dire qu’ils vivent de longues périodes de dépression dans leur existence.
Il est rare qu’on trouve son chemin dans la vie en se laissant porter par les événements. Le capitaine d’un navire lui, tient un cap, quitte à affronter des tempêtes. L’essentiel est de redevenir le maître à bord de son propre navire.
Évoluer, c’est se remettre en cause. Et remettre en cause la réalité, c’est accepter qu’elle vous mette des gifles. Quand vous êtes à terre, ne faites pas semblant d’être debout. Prenez le temps de vous relever.
Travailler implique de l’enthousiasme. C’est la seule comédie que vous avez à jouer. Privilégiez les proches qui peuvent vous changer les idées, pas ceux qui vous font vous sentir désolé de ne pas être à la hauteur.
Il vaut mieux être seul que de s’entendre se plaindre à longueur de temps. Dès que vous êtes fatigué de vous-même, cherchez à vous retrouver, plutôt que de vous sentir obligé d’expliquer pourquoi vous n’arrivez pas à sourire.
Nous avons tous l’impression de nous sentir jugés, mais en réalité, l’agitation de chacun d’entre nous est dérisoire, voire ridicule, et chacun pense surtout à lui et à la façon dont il est perçu.
Démocrite disait : « hormis les atomes et le vide, tout est convention ». Ne perdez donc pas de temps à vous lamenter sur l’image que vous avez de vous ou que vous renvoyez aux autres. Restez digne, faites-vous rare, et réfléchissez à de nouveaux projets de vie.
Si vous êtes patient et résolu, la situation finit tôt ou tard par s’éclaircir. C’est alors le signe qu’il est temps de vaincre votre dépression. Ce combat s’effectue sur 3 plans : physique, spirituel et intellectuel.
Étape 3 : le sport pour vaincre la déprime
Tout d’abord, remontez-vous physiquement. Inscrivez-vous en salle de sport, allez courir, achetez-vous un vélo… Et faites-en d’abord une fois par semaine. Ensuite, vous pourrez passer à deux ou à trois. L’effort donne du plaisir, mais beaucoup de dépressifs n’y sont pas sensibles. L’essentiel dans l’effort, c’est de regagner en tonus.
Les Stoïciens disaient que l’énergie vitale, c’est le souffle, le pneuma (comme dans le mot « pneu »). Donc ne vous étonnez pas d’être déprimé ou en dépression si vous fumez cigarette sur cigarette et que vous êtes à bout de souffle au bout d’une seule volée de marche.
Les efforts physiques doivent être progressifs, mais ils sont indispensables. Marchez aussi autant que vous pouvez : randonnées, ballades, qu’il pleuve qu’il neige ou qu’il vente, ce sera toujours meilleur que de rester coincé devant un écran.
Rappelez-vous que la lumière bleue des écrans fatigue et donc augmente la dépression. Accordez-vous des heures dans la journée où vous arrêtez de regarder l’ordinateur, la télé et le téléphone. Le mieux est de tout couper au moins une heure avant d’aller dormir.
Étape 4 : la confiance contre la dépression
Le deuxième plan, c’est le spirituel. Vous pouvez être l’athée le plus convaincu du monde, cela ne vous coûte rien d’essayer la méditation. Cela ne vous oblige à aucune allégeance d’ordre culturel ou moral.
C’est un simple exercice spirituel.
Le yoga est très bon aussi, et vous pouvez également opter pour des pratiques ou des prières, quelle que soit la spiritualité qui vous intéresse. La foi, c’est avant tout une confiance dans la vie, et cette confiance se travaille. Elle implique d’apprécier le fait d’être vivant. Ce qui est plus instinctif que tout travail sur soi physique ou intellectuel.
Étape 5 : votre cerveau est votre plus bel atout
Le troisième tableau sur lequel vous devez vaincre la dépression, c’est sur le plan intellectuel. C’est certainement le plus difficile.
Identifier ce qui ne va pas dans votre vie implique que vous compreniez comment l’esprit humain fonctionne, et en particulier le vôtre. Cela veut dire lire et travailler votre niveau intellectuel.
Sinon vous continuerez à foncer dans les mêmes murs. La philosophie des Grecs anciens est particulièrement éclairante, surtout celle d’Epictète, d’Epicure et de Plotin.
Mais toute philosophie est bonne à prendre pour comprendre le monde dans lequel vous vivez. Elle vous permettra de travailler votre esprit critique.
Aucun philosophe n’a ni totalement raison ni totalement tort, parce qu’aucun athlète de l’esprit n’est en tout point invincible. Mais tous les philosophes sont là pour une raison : vous rendre plus fort mentalement, plus capable de comprendre les gens, les choses et vous-même. Il ne vous reste plus qu’à trouver le courage de monter sur ce ring.
Évidemment, ce n’est pas facile de se « coacher » soi-même. Des professionnels peuvent vous guider, dans toutes les disciplines. Et ne croyez pas que vous n’allez pas retomber. Comme le disait Churchill, le succès, c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme.
Chaque fois que vous vous demandez pourquoi vous, vous n’y arrivez pas, alors que tant d’autres oui, rappelez-vous. Il n’y a pas de héros, pas de gens nés pour tout réussir, quelles que soient les facilités dont la nature et l’éducation les a parés. Les champions sont des gens qui se tuent au travail, qui sont plus méchants avec eux-mêmes que n’importe qui d’autre. Pas sûr que vous enviiez leur vie, en fin de compte.
Pour conclure
La dépression est loin d’être un moment agréable de votre vie mais elle n’est pas invincible. Le corps et le mental sont étroitement liés et l’équilibre entre les deux est primordial pour vivre heureux et il faut prendre soin de l’un pour soigner l’autre.
Comment sortir de la dépression ?